dimanche 1 septembre 2013

Le professeur Legoupil ...

... a toujours quelque chose à dire ( ref. Palace) :

Comment apprend-t-on à dessiner ?
(Question récurrente)

Apprentissages académiques contre Autodidactes ?

Deux règles d'or pour arriver à un niveau de dessin suffisant pour devenir un dessinateur viable :
1. Avoir dessiner beaucoup !
2. S'être fait corriger au fur et à mesure par des gens qui s'y connaissent !

Depuis l'avènement du Haut-débit, se former seul, depuis chez soi, en dessinant d'après des tutoriels est de plus en plus facile. Il serait même spécialement recommandé pour un jeune Mangaka dans l’âme, de recopier des images, comme les pages de "Comment dessiner du manga", le soir dans sa chambrette d'ado avant toutes autres formations artistiques. Je conseillerais aussi à un fan de BD franco-belge de s'imposer l’étude de ses maîtres, chez lui "à la cool", en plus et avant d'envisager un enseignement sous d'autres formes.

Léonard de Vinci, lui même, conseillait :
"Recopier un dessin exécuté par un maître, pour comprendre ce que c'est que "Le Dessin".  Ensuite, refaire le même sujet sur nature, car le maître est le fils de la nature et celui qui se contente de copier un maître ne sera jamais que le petit fils de la nature."
Il disait également "qu'il ne faut jamais être satisfait de soi sous peine de stagner", "accepter la critique, même si elle vient des ignorants de l'art, car tous connaissent les œuvres de la nature" et, enfin,  il exigeait de ses apprentis "qu'ils apprennent les sciences de l'art ", en premier lieu, les anatomies humaine et animale : On ne dessine bien que ce que l'on comprend.

A titre personnel je suis issu d'une filière on ne peut plus académique :
Dès 11 ans j'étais inscrit dans un cours de dessin municipal de "dessin et peinture", à dessiner des "natures mortes", des "plâtres", du modèle vivant (habillé) et à faire des peintures à la gouache (Pas un cours de découverte plastique). Ainsi, en  plus de ne "faire que des bonshommes genre BD" à mes heures perdues, je fus, très tôt, poussé à observer et retranscrire le monde qui nous entoure.

Après le Bac : Beaux Arts de Rennes ! On y rentre après un concours comportant, une épreuve de dessin et de peinture, suivi d'un oral durant lequel, on présente un dossier de ses "œuvres" et où l'on vous teste sur votre connaissance de l'art. On vous aura demandé de lire "L'histoire de l'art de Ernst Hans Gombrich" au passage. Là, on découvre dans les 2 premières années les 3 spécialisation : "l'Art pour l'Art", le "design" et la "com".
Dans l'ordre:
l'Art contemporain. Son but, ses codes, son marché.
Le dessin des objets industriels : la création, l’innovation, le fonctionnel, le "beau", le "plaisant à l’œil" dans notre quotidien. ( impliquant techniques, homme et nature).
La communication, les techniques de l'image, la pub, le documentaire, la narration, la fiction, et le marketing. Edition, vidéo, infographie.

Après cette mise en jambes qui m'a permis de me cultiver (ça ne peut pas faire de mal), de mûrir ma réflexion sur ma capacité à raconter des fables qui vont intéresser le publique, j'ai misé sur une école spécialisée pour me fortifier techniquement : ça aurait pu être Angoulême, ça sera :
l'Institut Saint-Luc, de Bruxelles.

Est-ce que l'on perd son âme dans une école ? Est-on formaté ?

Je rassure les autodidactes qui tiennent à glorifier le fait qu'ils se seraient fait tout seul : même dans une école d'art chaque élève est seul devant sa feuille, sa terre à modeler, son morceau de cuivre... Personne ne nous tient la main. Il n'y a pas un professeur qui dit : " tout le monde avec le pinceau n°14, on va faire un premier trait horizontal". Ce genre d'enseignement c'est ce que l'on peut trouver dans des stages d'aquarelle pour retraités en recherche d'un passe temps qui veulent peindre un paysage comme ils peindraient des petites fleurs sur un meuble.
Dans une école supérieure, comme St Luc, en plus du cadre de cours pour "apprendre les sciences de l'art" comme le suggérait Léonard ( lire plus haut), chaque élève vient avec son " background" (son vécu) d'autant plus s'il a roulé sa bosse et qu'il vient d'une autre culture. Chacun est bon dans certains domaines, et il est là pour apprendre le reste. L'enseignement se retrouve forcement individualisé. L'école va, en revanche, vous obliger à sortir de vos lignes, de votre zone de confort ! Vous profiterez des acquis des autres, il se crée une saine émulation, c'est "l'effet d’atelier".

Quid de l'apprentissage?

L'atelier ( hors école) , le regroupement de dessinateurs, le "je fais quelques pages pour un fanzine" le dimanche et encore mieux, plus noble et plus rare : l'apprentissage "chez un cador de la BD" à faire le lettrage, les décors rasoirs, dans une sorte de compagnonnage artisanal, reste une tactique qui perdure (Dernier exemple en date : "Sasmira II" écrite à "4 mains").
La pratique est rependue pour apprendre le "manga à la japonaise", dans une industrie aussi gourmande en dessinateurs serviles que les Studios Disney.

En conclusion : 
Pour réussir à coup sûr ? Ecole d'art ou la "démerde"?

Trouvez-vous le cadre qui vous donnera la possibilité de "noircir du papier"à bon escient tout en vous préparant  intellectuellement, sensitivement,  à charmer, un jour, les lecteurs, avec vos créations.

le seul point en commun des dessinateurs qui ont réussi : ils se sont accrochés.
Alors "May the Force be with you" ;)

GL.



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